l’arriver des mangas en France
L’épopée du manga en France : du premier manga aux dessins animés des années 90 :
Aujourd’hui, le marché du manga, cette bande dessinée japonaise en noir et blanc est en pleine expansion. La France, deuxième pays consommateur au monde derrière le Japon, n’a pas toujours eu cet engouement pour la culture nipponne. D’abord décriés pour leurs images violentes, les mangas ont progressivement réussi à se faire une place de choix dans l’hexagone. Des dessins animés des années 70, à ceux des années 90, petit tour d’horizon du phénomène.
L’origine du manga au Japon :
Le premier manga une origine ancienne
Avant de nous intéresser plus précisément à l’arrivée du manga en France, plongeons nous au cœur de son histoire et de son origine. Pour découvrir ce qui semble être le premier manga du monde, il nous faut voyager au pays du soleil levant et remonter jusqu’au XIe siècle. À cette époque, émerge les emakimono, de grands rouleaux horizontaux réalisés à l’encre sur papier. Le courant des emaki, s’inscrit dans le mouvement du yamato-e, un art du quotidien coloré et décoratif. Parmi eux, se trouvent les mystérieux Chôjû-giga, quatre rouleaux mettant en scène une succession d’animaux, à l’allure humanisée se livrant à une grande bataille. Cet art satirique, reste aujourd’hui encore une source d’inspiration inépuisable pour de nombreux mangakas. À la fin du XVIIIe siècle, le terme manga, défini comme une « esquisse rapide », se généralise et devient définitivement ancré dans la culture japonaise.
L’essor du manga au Japon
Petit à petit, l’essor du manga suit son cours et après la seconde guerre mondiale l’art japonais explose, influencé par les comics américains. Les caractéristiques emblématiques de ses personnages aux grands yeux expressifs, se doivent à Osamu Tezuka, un talentueux dessinateur surnommé le dieu du manga au Japon. Ni une ni deux, deux trois coup de pinceaux, et voilà qu’il révolutionne le genre en s’inspirant des différents plans du cinéma. Par la suite, il fonde sa propre société de production. Nous pouvons voir se profiler à grands pas, l’arrivée des « animés japonais» sur le petit écran. Le manga se modernise et peut désormais voyager à travers le monde. Goldorak, Albator, Capitaine Flam ou encore Candy, ces vieux dessins animés de notre enfance, atterrissent enfin en territoire français…
Les dessins animés japonais des années 70 aux années 90 :
L’arrivée mitigée du manga en France
En effet, la fin des années 70 marque l’arrivée du manga en France, qui contrairement au Japon s’est faite par la voie des dessins animés. C’est Le roi Leo, du fameux Tezuka qui lance les festivités en rencontrant un énorme succès auprès du jeune public. La télévision française ne possédant pas encore de chaines de productions pour enfants, la place est libre pour l’animation japonaise. C’est comme cela que les dessins animés des années 1970-1980, ont fait voyager toute une génération, grâce aux aventures de leurs héros favoris comme le légendaire robot Goldorak ! Avec la création du célèbre Club Dorothée, il est impossible de passer à côté du phénomène « manga ». L’émission s’en empare et engendre une déferlante de ces vieux dessins animés japonais dans le salon des français. Cependant, malgré l’engouement des jeunes, le choc des cultures se fait ressentir et le manga est loin de faire l’unanimité en France. Jugés violents et non adaptés à un public enfantin, certains passages de shoen, comme Ken le survivant, se voient même obligés d’être réécrits avant de pouvoir être diffusés. C’est finalement l’adaptation occidentalisé d’Akira, en 1990 aux éditions Glénat, qui réussit à conquérir le cœur des français.
L’explosion d’un phénomène
Après cette première victoire, l’essor du manga continue d’augmenter considérablement avec l’arrivée de Dragon ball Z. Un véritable vent de folie souffle sur les fans et c’est la première fois depuis Goldorak, qu’un manga rencontre autant de succès en France. Les dessins animés japonais des années 1990, ont le vent en poupe. Le club Dorothée diffuse du contenu toujours plus diversifié, comme l’émission Sailor Moon. Une série ayant rencontré une renommée mondiale, puisqu’elle a contribué à renouveler le genre des magical grils. Désormais les filles utilisent leurs pouvoirs pour combattre le mal, ce qui était jusqu’alors totalement inédit. Dans le même temps, les éditions Glénats développent des mangas papiers aux propriétés nippones : pages en noir et blanc et couvertures souples sont de mise. Et cela marche ! Le manga tel que nous le connaissons émerge véritablement dans l’hexagone.
Avec le développement du web, la jeune génération des années 1990-2000 baigne dans cet univers japonais et le phénomène se multiplie : goodies, jeux vidéo, évènements, cosplay…des sites de références sont créés comme le magazine « Anime Land », ainsi que des forums de discussions comme « forum manga France », où les fans peuvent échanger entre eux sur diverses thématiques. L’année 2005, signe la « mangalisation » de la France, après le succès incontestable de mangas comme Naruto ; le pays devient officiellement le deuxième consommateur au monde de manga. Et pour notre plus grand plaisir, cette bande dessinée japonaise est loin d’avoir terminé son épopée.